— C’est vrai, se hâta répondre le ministre.
— Pouvez-vous empêcher ce malheur ?
Le ministre réfléchit assez longtemps.
— Peut-être, dit-il ; cela dépendra de Sougraine. S’il échappe, le secret reste mien et je suis maître de la destinée de cette famille ; s’il est arrêté, je n’y puis plus rien, car il parlera, lui. Il faudra qu’il dévoile tout…
— Je venais vous dire que mon influence vous serait acquise si vous pouviez éloigner le malheur de cette maison…
— Savez-vous donc, M. Duplessis, quelle est cette maison que le déshonneur menace ?
— Je crois le savoir, monsieur le ministre. Dans tous les cas, soit que je devine juste ou que je fasse erreur, il y a, n’est-ce pas, des gens qui sont menacés d’une horrible infortune, eh bien ! sauvez ces gens quels qu’ils soient, et comptez sur mon appui dans votre élection.
— Je vais donner des ordres secrets pour qu’on favorise la fuite de Sougraine.
— Faites ce qu’il vous plaira pourvu que ce ne soit rien de mal.
— Je serais si content d’avoir votre appui ! ajouta le ministre ; cela m’assurerait le succès…