Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
l’affaire sougraine

— Un chaînon que j’ai oublié. C’est par ma fille adoptive. Léontine connaît madame Duplessis et elles se rencontrent souvent dans les galetas de l’indigence et chez les Dames de la Charité.

— Voilà précisément ce qui fait que madame Duplessis ne viendra pas au bal.

Léontine a dû lui écrire un mot. Je ne sais quoi par exemple ; elle n’a pas voulu nous le dire. Mais elle lui aura fait croire sans doute qu’il y allait de l’intérêt de ses besogneux. C’est une fine mouche que cette Léontine, et fut-elle ma propre fille, je ne l’aimerais pas davantage.

— Si j’avais ma bonne petite femme moi, observa en poussant un profond soupir, le dodu notaire, je l’aimerais bien aussi ce me semble, et je ne serais pas seul aujourd’hui ! J’aurais un peu de gaieté dans ma maison ; je me reposerais mieux de mes soucis. Cela est si gai une jeune femme de vingt ans dans une chambrette fraîche. C’est l’oiseau qui gazouille dans sa cage. C’est…

— Tiens ! tiens ! voilà que tu fais du sentiment. Je ne te connaissais pas ce côté sensible.

— Parce que l’on se donne sérieusement aux affaires, il n’en faut pas conclure que le cœur est