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l’affaire sougraine

tine. Il avait parfois des doutes dans la réussite, mais comme le résultat du procès ne pouvait le mettre dans une condition pire, il donnait tête baissée dans l’aventure.

Le notaire intenta une poursuite contre son ex-ami D’Aucheron, et la fortune surfaite du brasseur d’affaires s’écroula en un jour aux yeux du public ébahi.

Le Pêcheur se dit en apprenant cela :

— Sapristi ! je l’ai échappé belle…

Le jour ne se faisait pas sur la légitimité des prétentions de Sougraine, et Vilbertin commençait à craindre qu’il ne fût plus possible de faire sortir la jeune fille du couvent où elle venait de se réfugier. Il entrait dans des fureurs subites à la pensée de cette proie tant convoitée qui lui échappait. Son mécontentement se manifestait de mille manières, et les malheureux, qui avaient affaire à lui, se retiraient fort rudoyés. Il se vengeait en multipliant les ruines autour de lui. Il voulait que tout le monde souffrit, et le métier de bourreau lui révélait des délices qu’il ne soupçonnait pas auparavant.

Cependant la jeune postulante fut amenée devant la cour pour rendre témoignage de ce