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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/431

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l’affaire sougraine

même jour, d’une fille nommée Elmire Audet et d’un père inconnu.

Parrain, Jean-Louis Martel.

Marraine, Jeanne-Marie Laliberté.

Mais, M. le curé, observa le juge, vous saviez le nom du père de l’enfant, puisque vous dites que c’est Sougraine, et vous ne l’avez pas enregistré cependant.

— Je ne le savais que par ouï dire… La jeune fille perdit connaissance et devint folle. Elle venait des Montagnes Rocheuses. Ceux qui se trouvaient avec elle durent la laisser dans l’une de nos charitables familles et continuer leur chemin. Sa folie dura plusieurs mois. Quand elle fut capable de se lever, elle ne se souvenait plus de rien. Elle se rendit à Lowell, dans les États. Son enfant est resté dans la maison où il est né. L’excellent citoyen qui l’a élevé est ici, il rendra témoignage si vous le désirez…

Alors le curé s’étant retiré, un beau vieillard à la barbe blanche, au sourire doux, se présenta. Il embrassa l’Évangile avec respect, après l’avoir pris de sa main tremblante.

Il déclina son nom et dit :

— J’ai élevé, en effet, un enfant étranger né dans