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LA CHAÎNE D’OR

— Non ! on courbe le front, on prie, on intercède,
On demande du bois et du pain s’il vous plaît,
Et l’on baise la main qui nous donne un soufflet !…
On connait bien cela, ça s’enseigne à l’école.

Il se leva de suite après cette parole.

— Attends un peu, lui dis-je, il faut encor causer.
Ouvre mes vieux bouquins, cela va t’amuser
Pendant que je termine une dernière lettre.

— C’est bien, je t’attendrai si tu veux le permettre.

— Je t’en prie.

— Je t’en prie. Aussitôt il s’en alla plus loin,
Avec un in-quarto, se cacher dans un coin.

Alors entra sans bruit, marchant d’un pas timide,
Une enfant de dix ans. Son œil était humide.
Le rayon qu’il jetait en se levant sur vous
Valait une prière adressée à genoux.
Elle avait les terreurs d’une biche farouche ;
Et l’on ne voyait pas s’échapper de sa bouche