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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

elle vogue en chantant si, les pluies du printemps ont gonflé le sein des rivières ; mais si les rivières coulent misérablement, à travers les roches et les débris de toutes sortes, leurs ondes pauvres, elle souffre, travaille et s’irrite souvent.



XVI.

LE BLASPHÈME.


C’était six mois avant l’arrivée de la cage au bois du Domaine, en février, et le jour du dimanche. La plupart des travailleurs, réunis dans le camp, se reposent des fatigues de la semaine en jouant aux cartes ou aux dés. D’autres dorment sur les couches de branches de sapin. Plusieurs jasent assis autour du poêle. Celui-ci se vante de ses succès en amour ; celui-là se moque de ceux qui demeurent fidèles. Un autre proclame sa force et défie ses camarades au crochet ou au poignet, à porter comme à lever. Quelques uns se vantent de leur cynisme et de leur impiété. Enfin