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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Je penserais !

— Et Poussedon ?

— Poussedon ? il aura la pelle !

— C’est mal, cela, bien mal, d’en faire passer ainsi à ton ami de chantier, continue la voix nasillarde, et pour ta seconde pénitence, va te rouler dans la neige.

Les bravos firent trembler le camp.

L’un des gaillards, Poussedon, était devenu rêveur. Son plus proche voisin le touche du coude : Eh bien ! l’ami, attention ! Djos est en train de te ravir ta belle.

Les yeux se fixent sur Poussedon.

— Ah ! comme il est triste ! Voyez donc comme il est triste ! s’écrie Lefendu.

— Il a peur à ses… amours, riposte Fourgon.

— Il peut bien avoir peur ! dit Sanschagrin.

— Je n’ai peur de personne ! et je me fiche de vous autres ! répond Poussedon.

Un sourd murmure succède. Djos tourne sur ses talons ; un éclair jaillit de ses yeux malins : Prends-garde ! Poussedon !

— Non, je n’ai pas peur !