ne dort toujours que d’un œil, dans son fauteuil sans bourrure, au fond du comptoir, quitte sa retraite favorite, et vient, en se frottant les paupières, s’arrêter devant la porte verrouillée :
— Qui est là ? demande-t-elle de sa voix rauque.
Personne ne répond.
— Qui est là ? répondez ! continue t-elle d’une voix plus rauque et plus forte.
Pas de réponse.
— Vous n’entrerez pas.
Le muet frappe de nouveau.
— Nommez-vous ! dit la vieille qui s’impatiente.
Le muet ne se nomme point, mais frappe encore. Les trois individus assis à la table commencent à soupçonner quelque chose de fâcheux. Ils se lèvent. Le plus peureux des trois demande s’il n’y a pas moyen de sortir par derrière.
— Oui, répondent les deux autres, venez !
Ils sortent par la porte qui donne sur la cour, et se cachent sur le grenier du hangard.