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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Une bonne partie… Nous avions besoin d’un homme pour nous aider à descendre notre bois, et ce jeune garçon nous a prêté ses services de la meilleure grâce du monde.

— C’est un garçon obligeant… s’il n’a pas changé… Je le connais bien, allez ! je vous dis que je suis comme sa mère. Il est demeuré longtemps ici. Il était jeune alors… grand comme ça — Elle montre de la main — espiègle, mutin… Je l’aimais bien… Et c’est qu’il parlait dans ce temps-là. L’on était obligé de le faire taire. S’adressant au muet : Mais ce n’est pas vrai que tu ne parles plus ? Tu fais une farce ?

Le muet fait signe que non de la tête, et des larmes roulent sur ses joues. Rien n’est éloquent comme les pleurs. La bonne femme Labourique fut presque convaincue ; quant aux autres, ils n’avaient jamais vu Djos auparavant, ils crurent aisément qu’il était muet.

Djos demanda, par des gestes, un lit pour sa protégée. La vieille répondit : Je vais éveiller la Louise, elle va préparer cela vite et bien. Assieds-toi, asseyez vous, en attendant. En effet ! reprit-elle, se ressouvenant tout à coup