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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

succédèrent vite. Chacun se fit un point d’honneur de payer la sienne.

— Oui, dit Asselin, que la cinquième ronde avait parfaitement grisé, je suis un habitant à l’aise : aussi, je sais conduire la besogne : ce n’est pas le premier venu qui m’en remontrera.

— Et vous avez deux beaux biens, maintenant, hazarde le vendeur de drogue.

— Deux biens ?… qu’est-ce que tu dis ?… pardon ! qu’est-ce que vous dites, monsieur le docteur ?

— Oui, deux biens ; vous avez hérité de votre beau-frère ?

— Mon beau-frère ?… que le diable l’emporte !

— Le petit garçon n’est jamais revenu ?

— Jamais ! et il fait mieux de ne pas revenir.

— La petite fille est morte dans le bois ? Vous êtes heureux, vous, les poulets vous tombent tout rôtis dans la bouche : je voudrais que pareille aubaine m’arrivât.

— La petite fille ?… Oui, elle s’est écartée en allant aux framboises. Je l’ai cherchée