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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

entendre, de temps en temps, le frôlement d’ailes des anges qui se prosternaient devant l’autel du sauveur des hommes. La Vierge Marie, semblait se détacher de la toile, pour venir presser dans ses bras les adorateurs de son Fils, et ses regards souriaient aux âmes pieuses. Le muet s’agenouille devant le balustre. Ses yeux se fixent sur la croix placée comme une sentinelle divine devant la porte du tabernacle, son âme s’épanche dans le sein de Dieu. Comme l’enfant prodigue était revenu couvert de haillons, les pieds déchirés par les ronces et les pierres du chemin, mourant de soif et de faim, vers son père miséricordieux ; tel il revient, contrit et repentant, vers le meilleur des Pères. Oh ! comme il voudrait se confesser ! Le péché écrase son âme d’un poids insupportable… Il consentirait à ne plus parler le reste de sa vie, pour le bonheur de parler une fois ! Il récite mentalement les prières qu’il a apprises sur les genoux de sa mère… Hélas ! à peine sait-il les prières que tout chrétien est obligé de savoir ! Il parle à Jésus Eucharistie, à la Ste. Vierge, à son ange gardien, selon que le veut son cœur plein de regrets et d’espérances. Un prêtre ouvre