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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Il n’est pas de chez nous, continue Bélanger, ou je ne me le remets point.

— C’est un étranger, dit François Leclair.

— Il a l’air triste.

— Il n’a parlé à personne depuis qu’il est à bord.

— C’est un joli garçon. Où peut-il aller ?… Tiens ! il faut que je demande à Asselin. Il connaît tout le mande lui. Au reste, il l’accostera sous un prétexte quelconque, et saura vite qui il est, d’où il vient, où il va.

Eusèbe Asselin parlait avec les femmes et faisait le galant.

— Eusèbe, dit Bélanger, laisse donc les femmes tranquilles ; viens ici un peu.

— Dieu ! que vous vieillissez vite, vous autres ! répondit Eusèbe, et que vous êtes devenus désagréables aux yeux du beau sexe !

— C’est bon ! disent les femmes ; ne les épargnez point…

Eusèbe vient rejoindre les hommes :

— Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Connais-tu ce jeune homme ? demande Bélanger.