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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

petite Antoinette, je devins chagrin, et souvent je me passais la main dans les cheveux pour voir s’il m’en restait encore beaucoup.

Eusèbe allait de plus en plus souvent chez son ami Racette. La servante aigre, sèche et sans âge devenait inquiète et défiante. Dès qu’il sortait, à l’heure de la veillée, elle montait au grenier, et, debout dans la petite fenêtre, elle le suivait d’un œil jaloux, tant que l’ombre, ou la distance ne le faisait pas disparaître.

Le maître d’école avait une sœur, et la sœur du maître d’école avait quelques attraits devant lesquels Eusèbe ne restait pas indifférent. Elle n’était pourtant ni belle ni bonne. Mais il n’y a pas que la beauté et la vertu qui font des conquêtes.



VII.

L’ÉCOLE DU VILLAGE


— Entrez !

C’est une voix rude qui appelle les enfants d’école dispersés dans la prairie : c’est la voix du pédagogue. Les enfants obéissent à regret,