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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

les avirons et se dirigent vers le large. Le courant fait dériver l’embarcation jusqu’au coin du quai se trouve le jeune homme à barbiche enflammée.

— Bonne chance ! crie ce dernier aux deux canotiers.

— Merci, docteur ! répondent-ils en riant.

— La cage est-elle arrivée ? reprend celui qu’on appelle docteur.

— Oui, elle est au Cap Rouge.

— Soyez prudents !

— Nous sommes vieux dans le métier.

— Si vous rencontrez les bateaux, dites leur que je les attends avec impatience, et avec beaucoup de drogue.

Le canot s’éloigne. Comme il faut crier un peu fort, canotiers et docteur jugent prudent de se taire. Seulement ils se font un signe de la main. Au même instant un petit bateau, portant voile carrée, apparut rasant les quais, vis-à-vis la citadelle. Le docteur se dit avec une vive satisfaction et en se dressant de toute sa hauteur : Tiens ! en voici un… Lequel est-ce ? Celui de Lotbinière, je crois… Non ! le bateau