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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

jusqu’au goulot, d’une eau colorée qui pouvait guérir de tout maux, même de la soif, et qu’ils avaient, du reste, grassement payées.

Quand les habitants furent sortis, le maître d’école s’approcha du vendeur de drogues et lui dit quelques mots à l’oreille. La réponse fut entendue de Geneviève qui rougit et baissa la tête.

— On essaiera ! disait le charlatan, on essaiera !

— Vous serez bien payé, reprit le maître d’école.

— On ne parle point de cela… Je suis votre débiteur : vous m’offrez une heureuse occasion de m’acquitter.

— Vous, mon débiteur ? je ne comprends pas…

— J’ai bon cœur et bonne mémoire, répartit le docteur. Vous m’avez bien traité jadis, eh bien ! à mon tour ! Quoi de plus naturel ?

— Diable ! vous m’intriguez : qui êtes-vous donc ?

— Qui je suis ?… Devinez ! Si vous ne trouvez pas, tant mieux ! Moi je sais que vous vous appelez Racette, et que vous êtes maître d’école.