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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— N’importe quoi.

— Avez-vous de l’argent ?

— Un peu.

— Voulez-vous entrer dans nos rangs ?

— Pourquoi pas ?

— À tout risque ?

— À tout risque.

— C’est bien. Allez placer madame quelque part, et revenez ici ce soir, avec votre argent.

Le maître d’école sortit avec Geneviève. Ils montèrent tous deux l’escalier de la petite rue Champlain, prirent par la côte de la Montagne, la rue Buade, la rue de la Fabrique et la rue St. Jean. Geneviève s’arrêtait volontiers devant les vitrines où s’étalent ces objets de luxe qui font le désespoir des hommes et le bonheur des femmes. Racette songeait à la rencontre qu’il venait de faire, et à la vie nouvelle et un peu remplie de mystères qu’il allait commencer. Ils se rendirent au faubourg St. Jean, descendirent la rue St. George jusqu’à l’ancienne rue St. Joseph — aujourd’hui bien nommée Madeleine, mais Madeleine pécheresse. Ils entrèrent dans une maison à deux étages occupée par deux personnes de réputation