Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/112

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les a réunis chez sa sœur, mademoiselle Paméla. On tient conseil. Le président est assis sur le coffre renfermant les costumes variés dont on a besoin dans les expéditions criminelles. Habits, manteaux, gilets, perruques, barbes et moustaches de toutes couleurs et de toutes formes ; lunettes pour tous les âges. La prudence sinon le goût a présidé au choix de ces articles. Il est décidé que l’on ne sortira pas sans déguisement aussi longtemps que le muet sera dans la ville, et que l’on ira rarement à l’Oiseau de proie. Vers le soir, la Louise vient rendre visite à Paméla. Elle est accompagnée d’une pleine bouteille de rhum dont elle fait cadeau — dans l’espoir d’un parfait paiement — aux anciens amis. On ne manque point de l’interroger.

— Vous avez eu bon nez, répond-elle, de déguerpir sans tambour ni trompette. Je ne veux pas faire passer Djos pour un espion, ni pour un traître, ni pour plus méchant qu’il n’est, mais il est venu à la maison cet après-midi en compagnie d’un homme de la police secrète.

Les voleurs jettent un cri de surprise, et pourtant ils s’attendent à quelque chose de la