Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/124

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arrière de la chaloupe, et cette maison doit être à une vingtaine d’arpents plus loin que l’église.

— Voyez-vous, dit-il, là-bas, entre ces deux grands ormes, une cheminée blanche ? et il montre de la main.

— Oui, répondent les voleurs.

— Bien ! ce n’est point là !

On se met à rire.

— Mais c’est tout à côté, continue-t-il, et l’on verra le pignon rouge dans une minute.

En effet, une minute ne s’est pas écoulée que la grande maison blanche à pignons rouges de Lepage se dessine nettement sur le fond noir des arbres, au pied de ce rocher qui court le long du fleuve avec sa chevelure d’arbres magnifiques sur le côté, et, sur la tête, comme une corbeille de fruits, ses champs féconds.

— Arrêtons-ici ; mouillons ! ordonne le chef.

Pendant que les bandits, assis ou demi-couchés sur les bancs de leur chaloupe, s’amusent à boire et à fumer, jetant de temps à autre une ligne sans appât aux poissons indifférents, pour tromper les curieux qui vou-