Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/141

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— C’est une faveur évidente du Ciel.

— Je le crois aussi, et je veux me rendre demain à Sainte Anne, pour y remercier la Providence, dans cette église privilégiée.

— Vous faites bien, monsieur ; il faut être reconnaissants envers Dieu des grâces dont il nous comble. Mais où sont vos compagnons ?

— Nous n’avons pas voulu entrer tous cinq dans la même maison : il ne faut pas abuser de la bonté des gens ; chacun est allé de son côté.

— J’aurais été heureux de vous donner un gîte, et de vous réconforter un peu ; mais je sais bien que mes voisins ne feront pas moins que moi. Cependant je crois qu’il y en a un des vôtres ici.

— Le brigand le regarda avec surprise.

— Je ne crois pas, répondit-il.

— Lepage reprit : J’ai tort de dire cela, car celui qui est couché au grenier est un voleur, paraît-il : c’est le muet pris ici même il y a quelques semaines, et condamné à cinq ans de pénitencier.

— Le muet est ici ?