Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/221

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Eusèbe sort du lit en se dessillant les yeux d’une main engourdie. Il ouvre, et ne reconnaît pas de suite les deux brigands.

— Diable ! dit le maître d’école, dors-tu encore ? Tu ne nous reconnais point.

— Tiens ! c’est Racette, je compte ?

— Eh oui ! comment ça va-t-il ici ?

— Assez bien. Et chez vous ?

— Assez mal.

— Comment ? Paméla est-elle malade ?

— Non ! je te dirai cela dans un instant.

— Attendez ! je vais allumer la chandelle : asseyez-vous !

Quand la lumière se répandit dans l’appartement, Asselin salua le compagnon de son beau-frère et lui donna la main. Le vieillard s’était déguisé.

— C’est un bourgeois de Québec qui vient dans le dessein d’acheter une terre ici, dit le maître d’école en présentant son camarade.

— Je vais faire lever Caroline, reprit Eusèbe, vous avez besoin de manger et de dormir, je suppose.