Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/241

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rester avec toi… Je serai un brave mari… Il y a une fin à tout. Jeunesse se passe…

L’ex-élève apporte de l’eau froide et mouille le front et les joues de la femme évanouie. Elle ouvre les yeux :

— Tu ne me reconnais plus, reprend le brigand. Il y a vingt-six ans que tu ne m’as pas vu !… c’est-à-dire…

L’ex-élève qui s’indigne d’un pareil cynisme, repousse le vieillard : Laissez-la donc ! retirez-vous un peu, vous reviendrez une autre fois.

— Mêle-toi donc de tes affaires, toi, réplique le brigand. Je suis chez moi ; j’y reste.

— Vous n’êtes pas chez vous et vous ne resterez pas ici.

— Je te flanque à la porte.

— Je vous fais mettre en prison !

— Toi ?

— Oui !

— Toi ?

— Oui, moi ! moi ! entendez-vous ? Je connais votre histoire !…

Le brigand perd de sa témérité devant la