Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/247

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vers les corps opaques comme la lumière dans le cristal, et vont de mondes en mondes, portant partout en eux-mêmes la peine et les tourments, ou la gloire et l’ivresse de l’éternité.

La foule entra dans l’église. Les orphelins, passant par la grande allée, vinrent s’agenouiller sur les degrés du balustre. Le prêtre entonna d’une voix émue un cantique solennel : Dieu va déployer sa puissance… et tout le monde chanta, dans un transport d’amour et de reconnaissance, avec le lévite pieux, les louanges du Seigneur. Et dans la voûte du temple éclatant de blancheur, l’on eût dit qu’une troupe d’anges invisibles répétait, en les rendant plus suaves et plus doux, ces cantiques joyeux. Au sortir de l’église, quelques habitants invitèrent le pèlerin et sa sœur à venir prendre une tasse de lait ou de thé, car le soir arrivait et les orphelins n’avaient peut-être pas fait un copieux dîner à bord du bateau de Paton. Le curé dit : Qu’ils viennent tous deux au presbytère, avec le monsieur qui les accompagne : la servante trouvera bien quelque chose à mettre sur la table ; et s’ils désirent se rendre ailleurs ensuite, ma voiture sera à leur disposition.