Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/264

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le pèlerin s’écrie : Paul ! Picounoc ! et il s’avance au devant d’eux en leur tendant la main. L’ex-élève, surpris d’entendre parler son ami, bien qu’il s’attende à ce prodige, oublie son latin :

— C’est donc vrai ? dit-il… C’est donc vrai ?

— Et oui ! repart le pèlerin, seulement, je ne parle pas latin comme toi.

L’ex-élève sourit. Picounoc prenant la parole :

— Tu n’étais pas muet ; c’est un tour que tu nous as joué.

Le pèlerin jette au garçon nasillard un regard de reproche :

— N’ai-je pas été assez méchant dans les chantiers pour mériter le châtiment que tu sais ?

Picounoc penche la tête. Le pèlerin ajoute :

— Si Dieu, dans sa justice, a jugé nécessaire de faire un miracle pour me punir, ne peut-il pas, dans sa miséricorde, faire un autre miracle pour m’annoncer le pardon ?

— Je t’avoue bien, reprit le grand gars, que je suis dur de croyance ; et les discours d’un