Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/284

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Les ténèbres sont profondes autour des meurtriers. Seul, par l’ouverture nouvelle, un rayon de lumière entre ; comme un dard menaçant ou comme l’œil de Dieu, dans cette ombre épaisse, et traverse d’outre en outre la cave obscure.

Joseph, souriant à la solitude qui l’environne, s’arrête sur le bord sablonneux du cours d’eau. La reconnaissance envers Dieu s’unit à l’amour dans son âme repentante. Il tombe à genoux. Au moment où il se prosterne pour adorer le Seigneur miséricordieux, une sourde détonation gronde. La folle, de l’autre côté du ruisseau, s’écrie :

— La tombe est encore vide !… Marie-Louise ! Marie-Louise !… Pour qui ce sépulcre étrange ? Marie-Louise ! Marie-Louise !… Les corbeaux se rassemblent au-dessus du cadavre que la terre bénite ne recouvre pas !… Malheur à ceux qui traînent dans la fange la robe blanche des vierges !… Marie-Louise ! Marie-Louise !… Malheur à ceux qui vendent leur âme pour un peu d’or !… Malheur à ceux qui se cachent pour surprendre leurs ennemis !… Malheur à ceux qui se servent de l’épée, ils périront par l’épée !… Marie-Louise ! Marie-Louise ! Marie-Louise !