Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/290

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Le chef, ramassé sur lui-même, les bras tordus, sent sur ses épaules un fardeau insupportable. Il croit, que cédant à ce fardeau, il va tomber plus bas et s’enfoncer davantage ; mais il ne bouge plus.

Le poids est de plus en plus lourd sur sa tête et sur ses reins. Il essaie de se soulever et ne peut faire un mouvement. Une fatigue inexprimable se glisse dans tous ses membres, et la douleur lui fait sentir ses aiguillons perçants.

— Ce n’est pas possible que je meure ici… pense-t-il. On va venir… On va m’ôter toute cette terre de dessus le dos… Être enseveli vivant, oh ! ce serait affreux !… Comme on souffre dans la terre !… Malédiction !…

Et, ramassant toutes ses forces, il veut encore essayer de secouer le poids qui l’accable ; le sable lourd, entassé sur la vieille cave, reste immobile.

— Si j’avais un peu d’air ! pense-t-il.

Et sa poitrine râle serrée comme dans les mâchoires d’un étau, entre le sol qui forme le plancher et celui qui forme le toit. La tête lui bourdonne comme si l’on battait le