Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/39

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voluptés ; on se laisse emporter par un souffle divin ; et il semble que l’on monte toujours, toujours vers un soleil radieux qui nous attire.

Plusieurs habitants entrèrent à La Colombe victorieuse et causèrent en sablant quelques verres de liqueurs.

Quand l’ex-élève sortit, il y avait de l’éclat dans ses yeux, des rayons sur sa figure. Il souriait. Les vieilles maisons de la rue Champlain lui parurent propres et coquettes ; il trouva des parfums dans l’air méphitique, et du soleil dans les rues sombres. Il avait besoin d’épancher son bonheur, de jaser follement, de rire à tout le monde. Il entra chez la mère Labourique.

— Bonjour ! Paul, bonjour ! monsieur l’amoureux ! lui crièrent ses amis.

— Bonjour ! les vieux, bonjour !

— On voit bien qu’il y a une jolie fille de l’autre côté de la rue, vous ne mettez plus les pieds ici, débite la vieille hôtelière, d’une voix amère et sèche.

— Virgo virginum ! répond l’ex-élève, heureux de retrouver son latin.