Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/52

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jour. Lefendu, Poussedon et plusieurs autres étaient riches de défauts, mais ils avaient encore des qualités : ils étaient ivrognes, sacreurs et libertins, mais, à l’exception de Picounoc, ils respectaient le bien d’autrui. Ils n’auraient pas voulu, pour beaucoup, être appelés voleurs, et ils se vantaient de boire et de blasphémer mieux que tout le monde.

L’ex-élève, tout à ses rêves d’amour, se sépara de ses compagnons et se dirigea vers les petits bateaux échoués sur la grève. Il voulait savoir l’heure du départ, car il s’embarquait le lendemain pour Deschambeault.

La maîtresse de La Colombe victorieuse fut ravie de voir entrer à la fois tant de personnes dans sa maison encore inconnue. Les trois habitants se levèrent et souhaitèrent le bonjour aux arrivants, avec la politesse exquise que l’on cultive si bien dans nos campagnes. Les brigands et les hommes de chantier rendirent le salut avec une évidente affectation. Le chef s’approcha du comptoir.

— Messieurs, dit-il aux habitants, voulez-vous prendre un verre avec nous autres ?