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genoux devant un petit crucifix qu’on lui avait permis d’accrocher au mur. Le prêtre s’agenouille près de lui. Tous deux s’asseyent après quelques minutes. Le muet est triste, le prêtre a un reflet de joie dans les yeux. Il prend la main du prisonnier et la serre amicalement :

— Ayez confiance, mon enfant, dit-il, Dieu ne vous abandonnera pas. Il semble vouloir faire triompher votre innocence.

Le muet regarde le prêtre avec étonnement. Le ministre du Seigneur continue : Un habitant du Cap Santé est venu à Québec, et il raconte qu’il vous a sauvé d’une mort inévitable et barbare.

Le muet rayonne de joie et regarde le crucifix.

— Déjà l’esprit public se réveille, ajoute le prêtre, et l’on veut savoir ce qu’il y a de vrai dans ce récit. Malheureusement l’habitant qui peut vous sauver est dans un état des plus lamentables. Il a été assailli et battu cruellement, hier soir. On l’a cru mort, il est à l’hôpital. Les médecins ne savent encore s’il recouvrera la connaissance, et s’il pourra