Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/87

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— Tant mieux ! il ne te maudira pas.

Le chef des voleurs et l’homme de cage viennent de se rencontrer au coin de la rue Sous-le-fort. Ils se rendent ensemble à l’auberge de l’Oiseau de proie. Ils ne restent pas longtemps dans cette maison. Ils ont peur du silence et besoin de distractions, car le projet infâme qu’ils nourrissent dans leur esprits, depuis quelques jours, les trouble et les effraie. Ils ne veulent pas reculer. C’est une fausse honte qui les retient. Le chef craint de passer pour un lâche aux yeux de son jeune complice, et Picounoc ne veut pas être taxé de vantardise et de poltronnerie par son vieil ami. Ils entrent enfin à l’auberge de La Colombe victorieuse. C’est le soir, ils demandent à souper, mangent assez peu, mais boivent beaucoup. Picounoc suit tous les mouvements de la gracieuse jeune fille. Le chef cherche la femme timide et réservée. Tous deux songent aux moyens de mettre à exécution leurs desseins criminels. Ils ne parlent guère. Quelques habitants entrent. Les scélérats en ressentent du dépit. Les femmes, sans défiance, s’efforcent de paraître aimables, et de bien servir leurs hôtes, afin d’assurer un bon