Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/89

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— Leur chambre est à gauche, en sortant, répond à voix basse le misérable Picounoc.

Et l’entretien continue ainsi :

— Es-tu bien déterminé ?

— Je mourrai après s’il le faut. Et vous ?

— Je l’aurai de gré ou de force… et je ne mourrai pas après.

— Si la porte est fermée à clef ?

— On trouvera un prétexte quelconque pour faire ouvrir. L’une des deux se lèvera : on la saisira… Un mouchoir sur la bouche… un pistolet sous la gorge… Il faut réussir. Il serait ridicule de faire tant de démarches pour ne recevoir qu’un pied-de-nez.

— Dans ce cas, il vaut autant essayer de suite.

— Allons !

Et les deux scélérats se rendent sur le bout des pieds à la porte de la chambre où se sont retirées les deux femmes vertueuses. Ils prêtent l’oreille. Les femmes récitent à demi-voix le chapelet de la Sainte Vierge. Picounoc frissonne.

— As-tu peur ? vas-tu reculer ? lui dit le