Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/99

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— Sont-ils nombreux ? demande-t-il.

Le muet ouvre la main, montre les cinq doigts.

— Ils sont cinq ?

Le muet affirme, de la tête, puis, fermant le pouce et l’index, élève les trois autres doigts, et montre du côté de Lotbinière.

— Ils étaient trois pour commettre le vol ?

Même signe affirmatif.

— Pouvez-vous les retrouver, les reconnaître, me dire où ils se cachent ?

Le muet fait signe que oui. Le limier n’en peut croire ses yeux. Il éprouve une joie indicible.

— Je vais enfin, pense-t-il, purger la ville de cette canaille… Ils seront fins s’ils m’échappent !…

Depuis longtemps, en effet, ces brigands exerçaient avec impunité, aux dépens des honnêtes gens, leur infâme métier, et ils avaient déjoué toujours, et toujours dépisté, grâce aux travestissements de toutes sortes dont ils usaient, les recherches de la police et les précautions de tout le monde.