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les épis


Mes vieux pins


Ô vieux pins embaumés qui chantez à la brise,
Debout, sur les coteaux, comme de fiers géants,
J’aime la nudité de votre écorce grise !
Ô vieux pins embaumés qui chantez à la brise,
J’aime vos bras tendus vers les gouffres béants !
Vous étiez avant moi sur la rive où je pleure,
Et quand j’aurai quitté ce monde que j’effleure,
Vous chanterez encore avec les océans,
Avec l’homme immortel qu’un souffle pulvérise,
Ô vieux pins embaumés qui chantez à la brise,
Debout, sur les coteaux, comme de fiers géants !

Vos troncs fermes et droits résistent à l’orage,
Quand je vois autour d’eux tant d’arbres se briser.
Ils me font souvenir des hommes d’un autre âge.
Vos troncs fermes et droits résistent à l’orage,
Et donnent à la nue un front pur à baiser.