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les épis

Et, sur l’humble roseau,
Comme un œil doux qui s’ouvre,
Brille une goutte d’eau.

Et partout des voix douces :
Dans les blanches maisons,
Parmi les frêles mousses,
Sous les soyeux gazons…
Et partout des voix douces
Chantent les floraisons.

Gais les couples fidèles
Dont l’exil est fini !
Gais les battements d’ailes
Sous le bois rajeuni !
Gais les couples fidèles
Qui vont bâtir leur nid !

Mai vient. Si l’on ne sème
Le champ ne peut nourrir.
Je t’aime, femme, et j’aime
Voir les sillons s’ouvrir.
Mai vient. Si l’on ne sème
Dieu ne fait pas mûrir.