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irenna la huronne


* * *

Le sachem Iroquois, — serait-ce un maléfice ? —
Le sachem déjà vieux brûle pour Irenna,
La fille des Hurons qu’un guerrier lui donna.
Il brûle et veut l’avoir pour femme ou pour maîtresse.
Elle viendra bientôt, en sa grande détresse,
Pour la première fois au wigwam du chasseur.
C’est pour sauver Ounis. Elle se dit sa sœur…
Tous les deux ils mourront s’ils ne vivent ensemble.

À la clarté des feux la tribu se rassemble.
C’est l’heure du supplice. Alors le sachem dit :
— Jusqu’à l’autre soleil il vous est interdit
De tourmenter Ounis, le frère de ma femme.
Pour les autres captifs nul tourment n’est infâme. »

— L’ardent foyer pétille et la chaudière bout.
Au festin !… Les captifs sont là, rangés debout,
Liés solidement au tronc rugueux du frêne.
Au festin !… Nous irons sur la sanglante arène,
Et le Huron mourra déchiré par les fers.
Les outrages anciens que nous avons soufferts
Seront vengés !