De pousser une armée, ainsi qu’une avalanche,
Sur des peuples surpris. C’est aussi la revanche,
Dit le vaincu d’un jour au cruel potentat.
La paix, c’est la louange avec son ambroisie ;
C’est l’éloquence ardente, ou c’est la poésie
Qui déroulent leurs flots comme un océan d’or ;
C’est le soupir du luth ou l’hosanna du cuivre ;
Le vol des sons divins que l’âme voudrait suivre
Jusques aux pieds de Dieu, dans un dernier essor.
« La paix soit avec vous ! » Ô Christ né de la Vierge !
Ce vœu n’a pas sauvé le monde que submerge,
Sous tes regards mourants, un flot d’iniquités !
L’homme n’a pas compris ta suave parole.
As-tu donc caché trop la divine auréole
Qui couronnait ton front quand tu nous as quittés ?
Les siècles sont à toi, l’humanité commence,
Vais-je comme un impie, en un jour de démence,
Demander les secrets que garde ta bonté ?
La paix viendra. Ceux-là la trouveront sans doute,
Dont le cœur fort et pur est comme une redoute,
Et dont l’esprit est plein de bonne volonté.
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