Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
les épis


Et le foin plein d’arome

Sur le sol qu’il embaume
Se couche frémissant,
Comme sur le rivage
Le frêle jonc sauvage,
Sous le flot incessant.


Ô les vives chansons qui montent des prairies !
L’exquise senteur du foin mûr !
Ô les rameaux en fleurs, les vertes draperies
Qui flottent sous un ciel d’azur !

Dans la forêt vermeille

Cependant se réveille
L’harmonieux pinson,
Et prenant sa volée,
Sur la route voilée
Il sème sa chanson.

Et la fraîche rosée
Qui s’était déposée
Sur le rameau mouvant,
Du verdoyant feuillage
S’échappe, à son passage,

Comme au souffle du vent.