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Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/30

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les épis


Et, le long des clôtures,

Les pesantes voitures
Que traînent les bœufs roux
Amènent, à la grange,
Le foin mûr qui s’effrange
Aux épines du houx.


Ô les vives chansons qui montent des prairies !
L’exquise senteur du foin mûr !
O les rameaux en fleurs, les vertes draperies
Qui flottent sous un ciel d’azur !

La vive sauterelle

Sur la tigé nouvelle
Découpe son profil,
La libellule rase
De son aile de gaze
Les aigrettes du mil ;

Et, d’une ardeur égale,
Le grillon, la cigale
Jettent des cris joyeux ;
Elle, dans la lumière,
Le grillon, sous la pierre

Qui le dérobe aux yeux.