Les « brayeurs »
Allons à la corvée ! Allons, bande joyeuse,
Car le temps est venu de broyer le lin mûr !
On nous attend là-bas où la côte se creuse,
Comme une fraîche alcôve, à deux pas du flot pur.
Nous sommes vigoureux et nos mains sont brunies.
Nous aimons le soleil, nous aimons les hivers.
Pour nous enfants des champs les saisons sont bénies :
Nous aimons leurs travaux et leurs plaisirs divers.
Au-dessus des sapins s’élève la fumée,
Veillez au lin qui sèche, oh ! veillez bien, chauffeurs !
Dans plus d’un œil d’azur la flamme est allumée !
Veillez au lin qui sèche, et veillez à vos cœurs.
Frappons fort, jeunes gens, frappons tous en cadence !
De ces vallons connus éveillons les échos.
Travaillons tout le jour avec zèle et prudence ;
Plus rude est le labeur, plus doux est le repos.