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j’ai vu...


J’ai vu...


J’ai vu dans les vallons, au pied des monts superbes
Le ruisseau tapageur s’endormir murmurant ;
J’ai vu dans les vallons couverts de fleurs et d’herbes,
La source qui dormait au pied des monts superbes
S’élancer de son lit comme un fougueux torrent.

J’ai vu le froment d’or sur la terre qui fume
De toute part tomber. Et puis, les lendemains,
J’ai vu le froment d’or au soleil qui s’allume
Se dérouler au loin sur la terre qui fume,
Comme un tapis tissé par de divines mains.

J’ai vu plus d’un foyer,—serait-ce des chimères ?
Muets comme le nid en nos hivers si longs,
J’ai vu plus d’un foyer, au chant des jeunes mères
Tressaillir tout à coup, serait-ce des chimères ?
Et se peupler gaîment de petits anges blonds.