Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/12

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Après un silence assez long le grand-trappeur reprit :

— Il y a une affaire dont j’aimerais à vous parler… je serais curieux de connaître votre opinion sur certaines choses !…

— Qu’est-ce que c’est, monsieur ? je suis heureux de pouvoir vous obliger.

— Oh ! cela ne me regarde pas directement, c’est pour un ami…

— N’importe ! parlez toujours, parlez pour votre ami.

— Il a tué !… balbutia l’étranger.

— Ah ! certes ! c’est grave, dit l’avocat…

— Oui, monsieur, c’est grave, mais il croyait avoir droit de tuer…

— Était-ce à la guerre ? demanda en riant le jeune homme.

— Ah ! monsieur, je sais qu’à la guerre on peut tuer, on doit tuer même…

— C’est une plaisanterie que j’ai faite, monsieur, continuez je vous prie.

— Il a tué sa femme… pardon ! il croyait tuer sa femme et il a tué la femme d’un autre…