Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/43

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— On ne l’a pas connu, mais on a entendu parler de lui, dirent les jeunes gens.

— Eh bien ! José Racette, continua le grand-trappeur, est un chef sauvage, maintenant.

— Un chef sauvage ! s’écria tout le monde.

— Oui, le chef de la tribu des Tranltsan-otinés — en français, des « Couteaux-jaunes », et se nomme le Hibou-blanc.

— Le Hibou-blanc ! firent les autres.

— Il est plus cruel que les Indiens, plus impie que le diable, et je crois qu’il se prépare une fin des plus horribles.

— Il était un rien qui vaille, un misérable, avant de se faire sauvage, dit Noémie, rien de surprenant qu’il ne soit pas en odeur de sainteté, maintenant.

— Il s’efforce, reprit le trappeur, de détruire l’œuvre magnifique des missionnaires de la foi. Pendant que nos saints envoyés prient, souffrent et instruisent les infidèles, lui, il les scandalise et les pervertit. Mais j’espère que son règne achève, car il est connu aujourd’hui : on sait son nom et ses antécédents. Voici comment Dieu a permis que cet homme