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PICOUNOC LE MAUDIT.

Aglaé renaissait à la confiance, et se trouvait heureuse de pouvoir douter de la bonne foi de l’ex-élève. Les larmes qui avaient voilé ses yeux se desséchèrent vite, et, quand elle arriva à l’église, elle était toute joyeuse.

Picounoc revint chez lui fier de son nouveau succès. Il alla s’asseoir sur le bord de la côte afin de n’être pas dérangé dans sa rêverie, car il voulait rêver. Parfois, dans son ardeur, il parlait seul, et des oreilles indiscrètes auraient pu recueillir ces lambeaux de phrases.

— La simple qu’elle est !… comme elle se laisse prendre !…

— C’est une affaire magnifique !… une terre de quatre arpents…

— Si je pouvais me débarrasser de la bête après !…

— Noémie ! Noémie ! C’est toi que j’aime !…

Sa voix devenait ardente. Elle était plus sombre quand elle prononçait :

— Si Djos pouvait mourir !… Djos et Aglaé !…