encore un peu. Il comprendra que je suis en état de gagner quelque chose maintenant.
— Il dit qu’il a besoin d’argent pour son commerce. Au reste, notre bon ami St. Pierre est allé lui parler à ce sujet ; et s’il est possible d’obtenir du délai, il en obtiendra.
— Quel brave homme que ce Saint-Pierre !
— Son dévouement ne s’est jamais démenti.
— Vient-il ici souvent ?
La jolie veuve rougit. Elle voulut cacher son émotion et se détourna pour tousser.
— Assez souvent, répondit-elle.
— Sais-tu une chose, mère ?
— Non… qu’est-ce que c’est ?
— Il m’a laissé comprendre, un jour, qu’il t’aimait et serait heureux de t’épouser…
— Il t’a fait de pareilles confidences ?
— Indirectement… mais, j’ai compris… Il ne vous en a jamais parlé ?…
— Comme te voilà curieux, fit la veuve en riant.
— Ah ! je devine. C’est bien, petite mère, épouse-le, c’est un bon parti… et moi…
— Et toi ?…
— Et moi j’épouserai Marguerite.