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PICOUNOC LE MAUDIT.

Les sauvages poussèrent des cris de joie et revinrent dans leur campement. Naskarina, qui se louait du succès de sa ruse, et se flattait de ne plus voir jamais sa rivale, ne put s’empêcher de laisser paraître son dépit : Les Couteaux-Jaunes sont lâches, grinça-t-elle, ils ne savent pas se défendre, ni garder leur proie.

— Naskarina serait-elle traîtresse ? demande le jeune chef surpris de ce langage.

— Oui, répond la jeune fille ivre de jalousie, oui Naskarina a conseillé au chef des Couteaux-Jaunes d’enlever Iréma, et c’est elle qui a caché les armes ! parce qu’elle t’aime…

Un cri d’horreur s’éleva dans la tribu.

— Naskarina, dit le jeune chef, sors d’ici ! va-t-en rejoindre tes amis les Couteaux-jaunes !…

La jeune fille sortit et, en partant, elle s’écria :

— Kisastari, prends garde à toi, car je t’aime !…