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PICOUNOC LE MAUDIT.

faite, il se présente une heureuse occasion de l’exercer encore.

Le bossu se sentit pris. Il balbutia pourtant :

— Que faudrait-il donc faire encore ?

— Il faudrait ne pas faire vendre maintenant la terre de ma mère.

— C’est la nécessité, Monsieur. Le commerce a des exigences… ah ! vous êtes neuf, vous ne connaissez pas encore les mauvais côtés de l’existence.

— C’est vrai, mon Victor, ajouta Picounoc ; et ce serait mal juger M. Chèvrefils, que de le croire dur ou insensible, parce qu’il use de moyens extrêmes pour recouvrer son argent.

— Au reste, ajouta le bossu, si vous désirez parler affaires, Monsieur Letellier, je demeure à la rivière du Chêne, près du grand pont. Nous serons seuls, et les dames, par conséquent, ne s’ennuieront pas à nous entendre.

— Je m’intéresse beaucoup à madame Letellier, dit Marguerite, et vous pouvez parler d’elle en ma présence aussi longtemps qu’il vous plaira.

— Merci, Marguerite, dit Victor.