Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/315

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
317
PICOUNOC LE MAUDIT.

— Je le comprends !

Et il sortit la tête en feu. Il se dirigea du côté de Ste. Foye, passant, rêveur et désolé, sous les grands arbres qui voilent la route, devant les demeures des riches et des heureux de la ville.

Quand il apprit que Picounoc était l’acquéreur de cette ferme qu’il avait tant raison de regretter, il éprouva une consolation : Au moins cet homme nous aime, pensait-il, et il ne chassera pas ma mère, j’en suis sûr. Et une pensée toute de soleil vint a son esprit : Marguerite sa fille unique, sa fille bien aimée, Marguerite m’aime ; elle sera ma femme un jour… à elle tous les biens de son père !… à moi par conséquent !… Et ce rêve légèrement ambitieux égayait son âme.

Il rencontra, deux jours après, le notaire qui avait failli lui prêter de l’argent.

— Eh bien ! dit le notaire, savez vous à qui a été adjugée la terre de votre mère ?

— Oui, Monsieur, répondit le jeune avocat d’un ton tout-à-fait ragaillardi, à M. P. St. Pierre, un vieil…

Le notaire fit un pas en arrière…