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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Embrasse Aglaé, dit Picounoc.

— Embrasse Angélique, dit un autre — Il y avait une Angélique.

— Pendant que vous allez vous entendre, j’embrasse… Emmélie — Quand il avait dit « Emmélie, » le baiser était rendu. Emmélie rougit jusqu’aux oreilles et sourit jusqu’au fond de l’âme.

Cependant on allume le feu, et l’on fait bouillir, dans un chaudron bien propre, les épis que l’on mangera au réveillon, avec le sel et le beurre. Quelques uns des convives ne veulent pas attendre et préfèrent le blé d’Inde rôti. On ne discute pas les goûts, et les hommes sont libres de manger des blé d’indes de toutes sortes. La tâche allait se terminer et Picounoc n’avait pas eu la chance de quelques uns. Cela ne le troublait guère. Il était homme à commander la fortune, et quand elle ne lui apportait point ce qu’il lui demandait, il allait le chercher. Déjà l’on avait porté dehors plusieurs brassées de feuilles.

— À mon tour ! dit-il, et, triomphant, il montre un épi de pourpre qu’il vient de tirer de la poche de son voisin.