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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Veuve depuis vingt ans passés, reprit l’ex-élève — si elle ne s’est pas remariée, bien entendu…

— Tu te trompes, mon ami, repartit le grand-trappeur, tout frémissant, Djos a tué sa femme dans un moment de folie…

— Sa femme ? s’il l’avait tuée je ne l’aurais pas vue, je ne lui aurais pas parlé il y a cinq ans !… c’est la femme de Picounoc qu’il a tuée… et encore on ne sait pas si c’est lui qui l’a tuée…

Le grand-trappeur, défait, tremblant comme un homme qui tombe épuisé par les tortures, s’appuya sur ses amis Baptiste et l’ex-élève. L’eau ruisselait froide de ses tempes, et ses dents claquaient. L’ex-élève continua : Moi, j’ai toujours cru que Picounoc avait tué sa femme lui-même et peut-être tué Djos aussi, car il aimait Noémie, la femme de Djos, et quand on aime comme cela…

— Pitié ! mon Dieu ! pitié ! s’écria tout-à-coup le grand-trappeur. Et il tomba à genoux les mains levées vers le ciel.

— Qu’avez-vous donc ? demanda le missionnaire.