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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/51

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PICOUNOC LE MAUDIT.

est-il resté près d’elle aussi longtemps ?… Il ne se tient pas ainsi auprès des autres femmes… Et pourquoi parlaient-ils assez bas pour ne pas être entendus ?… Et ces regards ? Non ! ce n’est pas comme cela que l’on se regarde quand on éprouve de l’indifférence… Allons ! je veux me convaincre que je rêve et voilà que, sans le vouloir, je cherche à me prouver le contraire… Mon Dieu ! serais-je jaloux ! jaloux !… On dit que c’est une chose terrible que la jalousie… et que les hommes mordus de ce vice deviennent de véritables bourreaux… Mais non, je ne suis pas jaloux… j’aime ma femme, ma Noémie ; je l’aime de tout mon cœur, voilà tout… Je l’entoure de tous les soins, je ne travaille et ne vis que pour elle et pour notre enfant… Elle le sait bien… Et jamais je n’ai de plaisir à causer avec les autres femmes. Nulle n’a la voix harmonieuse de ma Noémie ; nulle n’a son regard doux et chaud ; nulle ne sourit agréablement comme elle… Oh ! oui je l’aime… Et, c’est parceque je l’aime que je la trouve plus belle et plus aimable que toutes les autres… et que je ne me plais qu’en sa compagnie… Oui la vie et toute la vie elle seule, loin du monde, au milieu de la