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PICOUNOC LE MAUDIT.

tête les épreuves terribles qu’il réserve souvent à ceux qu’il aime et prédestine à l’éternelle félicité.

L’ex-élève partit pour Deschambeault, mais voulant revoir Emmélie une fois encore, il entra chez elle, en passant. Il la trouva faible et souffrante. Picounoc et sa femme venaient d’arriver aussi. Ils s’efforçaient tous deux de l’encourager et de lui rendre l’espérance. Aglaé surtout, qui se trouvait si heureuse et aimait tant la vie, ne pouvait pas se faire à l’idée qu’une fille jeune et belle comme Emmélie pût renoncer à jouir et à vivre. Les nouveaux mariés devaient rester avec Emmélie jusqu’à sa mort ou à son rétablissement, ensuite ils iraient avec la belle mère sur la terre du village.

Emmélie sourit tristement en voyant l’ex-élève.

— C’est fini, dit-elle. Je sens que je m’en vais… Tu penseras à moi quelquefois…

— Toujours ! toujours répondit avec feu, le malheureux garçon. Mais il faut espérer encore, chère amie… reprit-il après un moment de silence.